Les membres de la coopérative : Michel Saint-Hillier

Je m'appelle Michel Saint-Hillier, j'ai 23 ans. J'ai repris l'exploitation familiale qui se situe à OSSE au 1er janvier 2018. C'est une ferme d'une cinquantaine d'hectares, avec une trentaine de vaches laitières de race montbéliarde. Mon objectif est de composer un troupeau mixte, simmental et montbéliarde.

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Ma vie, mon exploitation...

Mon exploitation est une petite ferme qui me laisse donc le temps de pratiquer des activités-plaisir, telles que le trail, le vélo de route et la natation. J'ai d’ailleurs comme projet de faire un ultra trail (+ 100 km de course pédestre) et même un triathlon longue distance ...

C'est pour moi important d'avoir des activités en dehors de mon métier d’agriculteur, des activités qui me permettent de me vider la tête, de me changer les idées et surtout qui m’apportent une ouverture nécessaire. Il s’agit en effet de pas rester enfermé dans son exploitation.

J’ai aussi décidé de m’engager dans la vie de mon village, je suis 3eme adjoint de ma commune de OSSE. J’espère apporter aussi du dynamisme à la vie locale.

Le grand avantage que présente mon exploitation est qu’une grande partie de ses parcelles se situent dans un rayon de 2km autour de ma ferme. Ainsi les récoltes et le travail en sont facilités.

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Mon engagement avec la Coopérative du Plateau de Bouclans

J’ai souhaité m'engager dans la coopérative pour valoriser ma production. Ma vision de l’agriculteur est qu’il n’est pas seulement celui qui remplit un tank à lait. L’agriculteur produit son lait, suit sa transformation et sa vente. Faire partie de la coopérative valorise ma mission d’éleveur et donne encore plus de sens à mon travail.

Travailler en coopérative offre également la possibilité d’être en contact avec des producteurs et de s’enrichir de ces échanges.

Une profession pleine d’avantages

L’avantage premier du métier d’agriculteur c'est, une grande proximité avec la nature.

Le second point fort est la diversité de compétences nécessaires au bon fonctionnement de mon exploitation. Être seul face à tant de tâches ne représente pas à mes yeux un inconvénient mais une chance, puisqu’aucune journée ne se ressemble. Je peux être amené à faire de la gestion le matin et de la mécanique l'après-midi.

Je suis mon propre chef et je peux, organiser mes journées comme je le souhaite.

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L’Histoire et les histoires

Je suis la 5ème génération de " Saint-Hillier " à reprendre la ferme. C'est une grande fierté de perpétuer ainsi le travail de mes ancêtres.

Être la 5ème génération signifie être animé par le challenge d’offrir à notre exploitation familiale de s’adapter à notre monde de 2020. Ainsi nous avons monté un projet avec la fédération de chasse. Ce projet concerne la plantation de haies.

Nous avons initié, dans le cadre d’un projet avec 2 écoles, la plantation de 3.000 plants de 37 essences différentes.
Ce beau projet a de multiples objectifs. Créer de l'ombre pour les vaches, couper le vent, nourrir les abeilles et bien sûr jouer un rôle dans la préservation de la biodiversité en créant des zones de reproduction, en offrant de la nourriture pour les oiseaux, et en facilitant la nidification…

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Être de la 5ème génération signifie avant tout prendre conscience de l’environnement

Nous faisons partie des premiers producteurs du Doubs à tester un dispositif visant à protéger les faons.

Cet autre projet est également mené avec la fédération de chasse.

Notre but est de trouver les faons et de les éloigner de la zone de fauche. Pour protéger au mieux ces animaux, nous avons utilisé un drone thermique. On protège ainsi la nature...

Un cheptel amené à évoluer

J'ai décidé de monter un cheptel mixte simmental /montbéliarde.

Je trouvais en effet dommage de ne pas profiter de cette opportunité de posséder ces 2 races, alors que le cahier des charges nous le permet. Le choix de simmental est un choix très affirmé en effet. C’est une très jolie vache, rustique et qui correspond totalement à mon idéal.

Actuellement j'ai une trentaine de vaches. Mon bâtiment pourrait en loger jusqu’à 35. Mais je ne souhaite pas aller au-delà. Je préfère, pour le moment, garder ma petite ferme, seul, et conserver mes activités annexes.

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Travailler seul mais pas en solitaire

Ma ferme est une ferme individuelle. Le travail en solitaire est à la fois simple et complexe.

Les jours où tout va bien, c'est vraiment agréable. Je peux organiser ma semaine. Travailler plus le mardi pour avoir le mercredi « tranquille » avec ma compagne.

Cependant, le métier que j’ai choisi, suppose que je n'ai ni week-end, ni vacances. Ce métier m’oblige aussi à me lever tous les matins et certains sont plus difficiles que d’autres. Surtout quand les copains partent en vacances ou "profitent à fond de leur jeunesse" !

Il faut être honnête, il y a également des journées-galère où il faut, appeler le vétérinaire pour un vêlage à 6h30, et ne commencer la traite qu’à 9h au lieu des 6h50 habituelles.

Mais le travail en solitaire permet aussi d'avoir une grande polyvalence. On peut traire les vaches le matin, avoir un rdv à la banque à 10h, faire de la mécanique à 14h et assurer un vêlage à 16h.

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C’est une vraie fierté d’avoir ma petite ferme à moi. A la fin de ma journée je n’ai de compte à rendre à personne. Néanmoins, pour assurer dans ce métier, il faut être bien entouré. J'ai de la chance d'avoir une copine qui m'encourage et qui me soutient dans les moments difficiles. Cette présence est un des piliers de mon exploitation.

A 23 ans je fais partie de l’avenir de l’agriculture

En 2040, je souhaite que l’agriculture choisisse davantage des nouvelles technologies afin d’être certes plus rentable, mais aussi afin de permette aux hommes de moins se tuer à la tâche et évidemment je souhaite qu’elle soit plus consciente des enjeux écologiques.

Je vois une agriculture plus verte qui exploiterait grâce à des panneaux solaires, de l’énergie verte. Notre démarche lancée en 2019 vise cet objectif. Replanter 3000 plants de 37 essences différentes, offrir de l'ombre aux vaches, couper le vent, produire de la nourriture pour les abeilles, et installer des ruches.

Tout en utilisant les outils modernes dans mon exploitation, j'essaie de préserver la tradition en reprenant les gestes de mes ancêtres et en faisant au maximum les choses par moi-même, manuellement. Je reste un homme du 21ème siècle, je cherche ainsi à gagner du temps et à me faciliter la vie en utilisant évidemment pour ma comptabilité et pour la gestion de mon troupeau, des outils high tech.

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Une saison à la ferme

Une saison à la ferme s'articule de la façon suivante :

  • De janvier à mars, je prépare la sortie des vaches. Je répare les clôtures et je mets en place des circuits d'eau.
  • De mars à avril, je lâche les animaux aux champs. A partir de ce moment-là, il y a une visite quotidienne afin de s’assurer que tout va bien.
  • De mai à juin, ce sont les premières récoltes de foin.
  • En juillet, c’est la récolte des 2èmes coupes et la moisson.
  • Le mois d’août est sans doute le mois le plus calme.
  • Et en septembre, je peux m’octroyer enfin 3-4 jours de vacances.
  • En octobre /novembre, c’est le début des vêlages.
  • En hiver, je nettoie le lundi et le jeudi, les étables dans lesquelles sont logées les vaches et génisses.

Toutes mes semaines sont ponctuées par des rendez-vous à la coopérative, par ma mission d’élu local et par mes entraînements.
Je m'arrange pour ne pas travailler le week-end sauf les week-end d'astreinte.
Ma ferme reste ma priorité, je ne la quitte pas tant que le travail n’est pas fini. Mais évidemment ma vie reste celle d’un jeune homme de 23 ans.